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Corona Diaries #4 Maëlle


Ok donc je m’appelle Maëlle et je vis le confinement du corona à Montbrison, une petite ville à côté de Saint-Etienne.

J’ai un peu hésité avant de rentrer de Menton parce qu'évidemment il y avait tous mes potes à Menton et que retourner dans sa famille après des mois de liberté, c’est pas facile. En plus de la cohabitation déjà difficile, en soi c’est jamais facile de retourner chez ses parents et d'être 24/24 avec eux. Mais au moment où j’ai pris mes billets, je me suis dit que je pourrais voir mes potes de Montbrison et que donc ça allait bien se passer, mais c’était sans compter sur le confinement un peu plus drastique. Au début, c’était seulement ceux qui revenaient de zones à risque et je me faisais pas trop de soucis. Pour moi, on en faisait un peu des caisses pour rien, c’était comme une grosse épidémie de grippe et je comprenais pas trop pourquoi on en parlait autant, alors qu’en soi au début, c’était pas plus meurtrier que la grippe.

Il faut aussi dire qu’à Menton je regardais jamais les infos, du coup les seules infos que j’avais étaient sur mon tel, sur les réseaux sociaux. Du coup, je n’avais que l’essentiel, le minimum syndical. La télé je pouvais m’en passer, alors qu’à la maison, elle est tout le temps branchée et faut avouer que c’est assez anxiogène d’entendre toujours la même chose, il y a absolument rien de nouveau. Ils disent juste, on va tous mourir, les gestes barrières, le nombre de morts augmente et ça favorise pas la sérénité quoi, que ce soit pour moi, pour ma famille, sachant que ma mère fait partie de la population à risque, donc c'est d’autant plus stressant pour la famille. On sait que si elle l'attrape elle a moins de chances de s’en sortir. A Menton, si je sortais je ne mettais en danger que moi, alors que là si je sors et que je mettais en danger toute ma famille. Je veux dire ma mère n’a pas les mêmes défenses immunitaires que n’importe qui, et de fait ça ne concernait plus que moi.

Donc au fur et à mesure que ça avançait et surtout depuis que je suis rentrée chez moi, j’étais de plus en plus stressée par la situation; mes parents prenaient la situation beaucoup plus au sérieux que moi ce qui m’a contaminée pour le coup. Je suis devenue plus prudente et j’ai arrêtée de dire que c'était pas grave et que ce n’était qu’une grippe et les mesures qui ont été prises, même si j’adore les critiquer, je me rend bien compte que c’est nécessaire pour que tout redevienne comme avant dans le meilleur des mondes, il faut que tout le monde respecte ce genre de mesure. Alors oui c’est hyper contraignant, on peut dire ce qu’on veut mais on voit que ça a fait son effet. En chine, par exemple, le confinement était hyper bien respecté aujourd’hui, ils sont quasiment sortis d’affaire. Alors oui, il y a eu plein de pertes tout ça aujourd’hui ça va beaucoup mieux. C’est aussi ce qui nous fait tenir aussi, de nous dire que c’est utile et qu’on fait pas ça dans le vent pour rien.

On essaie de s’occuper comme on peut de toutes façons, j’ai jamais trop eu de problèmes pour m’occuper. Et puis ça me permet de faire des trucs que j’ai pas l’habitude faire, de redécouvrir de nouvelles activités. Je pense à des jeux de societé, j'ai fait un puzzle en début de semaine. Netflix ça va un moment, mais au bout de 4 séries et 6 films... Mais encore, j’ai de la chance, j’ai un jardin. Je peux sortir, je peux faire du sport dehors. Et je me dit que j'ai la chance de pas vivre dans un appartement par exemple, où je serais vraiment enfermée toute la journée et là se serait vraiment horrible, déjà que c'est pas facile.

Ce qui est un peu bizarre, c’est deux semaines chez soi qui ne l’a pas déjà fait. On a bien dû passer des vacances dans notre enfance où on voyait pas nos potes et on restait avec nos parents, ça nous posait aucun problème net on trouvait très bien de quoi s'occuper. Et je me dit qu'est-ce qui a vraiment changé par rapport à aujourd'hui. Alors déjà on a grandi : donc s'occuper c'est toujours un peu plus compliqué. On joue plus aux petites voitures et aux barbies. Mais surtout je pense que c'est aussi le fait que ce soit contraint, qu'on sache que c'est pas une décision personnelle, individuelle. Et que si on veut sortir, on peut pas, ce n'est pas une possibilité. Alors que quand on restait deux semaines chez soi par choix on savait que c'était un choix personnel, qu'on arrête quand on veut. Alors que là le fait que ce soit contraint c'est d'autant plus difficile à supporter, justement parce que c'est contraint. En soi, la mesure de quinze jours elle est pas si difficile à tenir et je pense qu'on se doute tous qu'elle va être prolongée. Mais c'est pour le mieux et je pense que c'est beaucoup trop important pour le prendre à la légère et qu'ils prendraient pas ce genre de décisions si c'était pas important. Ça a des conséquences tellement immenses sur l'économie, sur le bien-être du pays, ça va leur coûter tellement d'argent. Et on en revient toujours à l'argent mais c'est un peu ce qui est la base de la société actuellement. Les conséquences sont tellement désastreuses qu'ils feraient pas s'ils avaient pas de bonnes raisons de le faire ou de croire que c'est nécessaire de la faire.

Je comprend que ce soit important mais je regrette un peu qu'on parle pas d'autres choses. La terre continue de tourner. Il y a d'autres choses qui se passent dans le monde. Alors oui le corona c'est important mais je pense que tout le monde, du moins je l'espère, a conscience de la gravité de la situation. On sait ce qu'il faut faire et pas faire. Je dis pas qu'il ne faut plus en parler mais peut être diversifier les contenus. Je pense à la tv, aux journaux sur les réseaux sociaux. On voit que ça. On éteint la tv, on allume nos téléphone on voit ne sortez pas de chez vous, les activités à faire quand vous êtes confinés. Me concernant, de mon point de vue, ça contribue pas à la sérénité de tout le monde. Tout le monde est sur les nerfs et ça arrange pas les choses. Mais on sait pourtant que c'est nécessaire et qu'on peut pas se passer de confinement. Je dis pas qu'il faut arrêter d'en parler mais juste diversifier un peu les contenus, ce qui est proposé.

Et j'essaie de voir le positif de la situation. Ca me permet de redécouvrir des activités oubliées, de profiter de ma famille que j'avais pas vue depuis longtemps et aussi de me recentrer un peu sur moi de façon un peu forcée, obligée mais on verra bien ce que ça donne. Mais c'est dans ces moments là qu'on se rend compte que l'école c'est pas si mal. Qu'on rale tout le temps parce qu'on a cours, parce qu'on a des deadlines, parce qu'on a beaucoup de devoirs mais en fait quand ça s'arrête on est complètement perdus. Et je pense que tout le monde a un peu eu le même sentiment quand ça s'est arrêté. On sait tous dit qu'on en avait pas assez profité. On se rendait pas compte de la chance qu'on avait : bon outre les cours, qui sont très biens par ailleurs hein, mais de voir du monde toute la journée, de côtoyer des personnes aux vies plus exceptionnelles les unes que les autres, de discuter avec eux. Et moi je me suis dit ; j'ai pas assez cherché à les connaitre et ils partent déjà et ça m'a brisée le coeur. J'ai été coupée dans mon éland et je pense que ça va nous servir de "leçon" et qu'à la rentrée on profitera d'autant plus. On se rendra compte de la chance qu'on a et j'espère que les premières années qui vont arriver ce sera pareil et qu'on pourra leur transmettre et leur dire : l'année dernière on en a pas assez profité, ça s'est arrête comme ça, donc profitez en ! Vous savez pas la chance que vous avez. Ca nous fait aussi prendre conscience de la chance qu'on a d'avoir une famille, d'avoir des gens qui nous entourent, des amis, de pouvoir sortir quand on veut, où on veut, de pouvoir faire ce qu'on veut, d'aller à l'école, de rencontrer des nouvelles personnes quasiment tous les jours. Je pense que c'est pas plus mal et que ça peut servir de prise de conscience. Mais j'espère quand même en sortir, je vais pas dire que j'ai envie que ça continue. J'ai envie de retrouver ma vie d'avant en espérant que ce soit le plus rapide possible.



My name is Maelle and I’m currently living with my family. I talk about hesitating to come back to my hometown, especially after drastic measures started throughout the country. In the beginning, I thought everyone was making such a huge deal out of this corona situation. But being with my family (especially my mom who is immunocompromised) and watching the news all the time changed my mind. I became more and more careful, but also more anxious. I find the measures taken necessary (e.g the situation in China got better thanks to social distancing). Everyone should respect them, even though it is not easy.

I’ve never had a hard time keeping myself busy, and I keep discovering new activities. I am also lucky to have a garden. What is a little weird to me is that we all have spent two weeks stuck at home with our parents when we were younger. The only difference is now it is imposed, and not a personal choice, which makes more difficult to bear.

These measures take a huge toll on the economy, and they have not been taken lightly.

I understand that it is important but I wish we could talk about something else, other stuff that is happening in the world. I feel like we all got the message (or I hope so at least). Media should diversify the subjects. It does not help to talk about all the time.

I am trying to see the bright side of the situation (new activities, time with family, focus on myself). In these moments, we realise school is actually not that bad. We all got this feeling when school shut down, that we could have enjoyed it more. We didn’t realise how lucky we were, just to see each other. I regret not getting to know people more. I thinks it will serve as a lesson, for next year. I hope we can deliver this message to the next 1As, to enjoy and know how lucky they are.

This situation is an eye opener that made me realise how lucky I am. I still hope to get out of it as soon as possible.



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